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"Khövsgöl", le nouveau film poignant de Rémi Chapeaublanc

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RomainH_Sony
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C'est en cette fin d'année 2015 que Rémi Chapeaublanc, l'un de nos ambassadeurs Team Alpha, a décidé de présenter son nouveau projet : "Khövsgöl - To the one who taught us about nature". Rémi s'est plongé cette fois-ci dans la réalisation vidéo en capturant les sublimes paysages mongols, inspiré par une histoire unique : la sienne.

Nous avons interviewé Rémi afin qu'il nous livre tous les secrets derrière ce film très personnel et définitivement touchant.

 

Comment t'est venue l'idée de faire ce film ?


L'idée de ce film m'est venue exactement comme elle est racontée, c'est une histoire vraie. Je voyage énormément et j'ai appris la mort d'un grand-père qui a beaucoup compté pour moi, alors que j'étais à l'autre bout du monde (et que je ne pouvais pas revenir pour les obsèques). C'était dur pour moi d'accepter que cet homme, qui m'a donné le goût du voyage et de l'aventure, puisse partir sans que je ne lui rende un dernier hommage.
Et d'un autre côté, j'ai un grand frère avec qui j'aurais aimé partager énormément de choses, et pourtant nous n'avons jamais vraiment réussi à être réellement proches. J'ai donc proposé à mon frère de partir en Mongolie avec moi pour vivre une aventure ensemble, et j'en ai profité pour tourner ce film qui me trottait dans la tête depuis quelques mois.

 

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Pourquoi l'avoir tourné en Mongolie ?


J'ai décidé de tourner ce film en Mongolie, d'une part parce que c'est un pays magnifique dont les paysages se prêtaient bien à l'histoire, mais surtout parce que j'ai découvert la Mongolie il y a 4 ans lors d'un voyage initiatique à la recherche de moi-même. Me retrouver, retrouver mon frère, laisser partir mon grand-père... tout cela avait du sens pour moi. Mais techniquement, c'était effectivement loin d'être le choix le plus simple !

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Comment as-tu été accueilli par les personnes sur place ? Leur as-tu présenté ton projet ?


La mentalité mongole est extrêmement accueillante et j'ai toujours été très bien reçu chez les familles, avec ou sans projet. Mais mon ami Joel Rauzy qui a monté l'agence Wind of Mongolia il y a 11 ans, m'a énormément aidé sur ce film. Il a organisé toute la logistique du voyage et m'a recommandé des familles qu'il connaissait bien.
Exception faite du peuple Tsaatan (qui signifie "ceux qui vivent avec les rennes"), avec qui j'avais, 3 années de suite, tissé des liens de confiance avec une de leur tribu. J'ai volontairement gardé une certaine pudeur sur ce peuple dans le film car ils n'apprécient pas tous qu'on utilise leur image.

 

On voit que tu te retrouves parfois complètement perdu en pleine nature : qu'est-ce qui a été le plus éprouvant pendant ce tournage ?


Nous étions réellement "seuls au monde" à certains moments du tournage et je pense que c'est assez bien retranscrit à l'image. Mais ce qui a été le plus compliqué à gérer, c'était la météo : extrêmement changeante et impitoyable avec le matériel. Il fallait trouver des astuces pour tourner malgré les -20°C quasi quotidiens.

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Est-ce que ce film t'a changé ?


Je ne suis pas sûr que ce projet m'ait changé car finalement je suis davantage moi-même dans ce genre d'expérience. Mais je pense qu'il a changé ma manière d'envisager un tournage et un projet artistique de manière plus générale. Ce projet à mis un an à se faire, entre le moment où j'ai écrit les premières lignes du script et aujourd'hui sa diffusion. Pour moi, un projet d'un an me parait énorme ! Mais finalement, c'est peut être le temps qu'il fallait pour que le film prenne cette tournure. Par exemple, le fait que le film soit entièrement muet et sans aucune explication écrite est arrivé au fur et à mesure. C'était très important de lui donner autant de temps pour se construire.


Tu as tourné dans des conditions difficiles (températures, météo, moto, traineau, plan aérien ...) : qu'as-tu utilisé comme matériel ?

 

La météo ainsi que les vibrations constantes des traîneaux ont été extrêmement éprouvantes à la fois pour nous et pour le matériel de prise de vue. Je suis parti avec mon fidèle a7s, qui était ma caméra principale mais il me fallait aussi une caméra stabilisée, des caméras embarquées et un drone si je voulais obtenir l'ensemble des plans que j'avais prévus. Sony France m'a donc prêté un a7II et des Action Cam. De mon côté, je me suis équipé avec un drone Inspire1. Les Action Cam offraient l'avantage d'être utilisables sans leurs boitiers de protection, mais surtout d'être stabilisée en interne. Avec les vibrations des traîneaux, c'était obligatoire ! Pour les deux boitiers a7s et a7II, j'ai utilisé de grosses batteries externes de cinéma pour pouvoir filmer une journée entière sans avoir à me soucier du froid.

 

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Quel restera ton souvenir le plus marquant ?


Mon pire souvenir a été la panique totale lorsque le drone (gelé) ne voulait plus décoller de la banquise alors que les traîneaux filaient au loin. Mais mon meilleur souvenir a été la coopération parfaite de toute la meute de chiens ! Ils acceptaient même que je leur fixe des caméras sur eux ou que je les filme à 2 cm de leurs museaux !

 

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