Partagez votre expérience!
Bonjour, Arseniy. Toutes nos félicitations pour votre premier prix à l'occasion du concours photo européen organisé tous les mois par l'entreprise, cette fois intitulé « Rain ».
Bonjour. Merci beaucoup, je n'arrive toujours pas à y croire.
Parlez-nous un peu de vous. Où habitez-vous et que faites-vous dans la vie ?
J'habite à Saint-Pétersbourg depuis plus de dix ans maintenant. J'étais venu pour faire mes études et, finalement, je m'y suis installé.
J'ai deux métiers : le premier, c'est la photographie et le second, c'est KVN, le « club des gens heureux et inventifs », à mi-chemin entre le one-man show et le théâtre d'improvisation. Avant, je jouais dans une équipe, mais depuis un certain temps, j'organise des matchs et j'entraîne des équipes à l'université où je travaille (Saint Petersburg State Electrotechnical University).
A quel moment vous êtes-vous intéressé à la photographie ? Que représente-t-elle à vos yeux et quelle place a-t-elle dans votre vie ?
En février 2006, pendant ma première année de fac, alors que je manquais cruellement de créativité dans mon quotidien, j'ai pris un appareil photo (à l'époque, un Sony DSC-VI) et j'ai commencé à photographier tous les objets de ma chambre, les uns après les autres, dans l'idée de créer une nature morte intéressante. J'avais déjà pris des photos auparavant, principalement de mes amis ou des villes que je visitais, comme on le fait aujourd'hui avec les smartphones, mais c'était la première fois que j'étais ravi du résultat : de simples gélules de vitamine C, des petites boules jaunes éparpillées sur une table blanche et rétroéclairées par la lampe posée, immortalisées avec le mode « négatif » de l'appareil. Dès le début, j'ai reçu le soutien de ma famille et de mes amis et, depuis, je n'ai jamais cessé de faire de la photo.
C'est vraiment la meilleure chose qui me soit arrivée. C'est pour cette raison que j'aime prendre des photos et que je ne compte pas m'arrêter, car je n'imagine pas ma vie autrement.
Je n'utilise presque pas mon appareil depuis plus d'un an : je passe en revue mes clichés des dix dernières années et les retravaille afin que le rendu corresponde davantage à mes attentes. De manière générale, je photographie mes amis et je travaille très rarement sur commande, uniquement pour des mariages.
Que faisiez-vous quand vous avez appris que vous aviez gagné le concours ? Qu'avez-vous ressenti ?
Je me rendais sur le site Internet du concours presque tous les jours pour connaître les résultats. Mon travail a été salué lors de la précédente édition, « Bridges », mais je n'ai jamais pensé que je pouvais atteindre la première place. J'espérais toujours un peu, d'autant plus que mes clichés étaient appréciés du public à en croire le nombre de « J'aime » sur le site. Quand je suis retourné sur le site et que j'ai vu ma photo en première page, j'ai été agréablement surpris. Ensuite, je ne me suis pas reconnecté pendant un moment parce que j'avais peur que cela me porte malheur. J'avais aussi peur de découvrir mon classement exact.
Quand j'ai lu le verdict final, j'ai immédiatement contacté mes amis et téléphoné à ma famille pour leur annoncer la bonne nouvelle. Une fois redescendu de mon nuage, je me suis assis à mon bureau et j'ai repris mon travail sur mes vieux clichés.
Racontez-nous une anecdote sur la photo qui vous a permis d'accéder à la victoire. Où avez-vous trouvé l'inspiration ? Etait-ce une création « accidentelle » ou faisait-elle partie d'une série thématique ?
Cette photo a été prise dans le cadre d'un concours photo organisé à Saint-Pétersbourg. D'après mes souvenirs, le thème était « l'humeur de la ville » ou quelque chose comme ça. Avec mes amis, on avait décidé ensemble de prendre cette photo étant donné que Saint-Pétersbourg est indissociable de la pluie. J'avais imaginé la prise de vue dans ma tête au préalable, mais l'occasion ne s'est pas présentée.
J'ai demandé à mes étudiants du KVN d'apporter des parapluies et l'une des filles, qui ressemblait le plus à l'héroïne de la photo que j'avais imaginée, m'a demandé si elle pouvait apporter tous les vêtements nécessaires et se préparer à être mouillée. Je dois préciser que la prise de vue a eu lieu début avril, alors qu'il y avait encore de la neige dans les rues et que la température avoisinait zéro degré : tout ce qui a de plus normal à Saint-Pétersbourg. Le moment venu, tout le monde s'est réuni sur le parvis ouest de l'université et les étudiants se sont placés dans l'ordre défini, munis de leur parapluie. La protagoniste a pris place, je suis monté sur la balustrade, l'un de mes amis a versé de l'eau sur la fille et la prise de vue a commencé. Les prévisions météo étaient exactes : au moment de prendre la photo, la pluie tombait depuis des heures. Le cliché a été réussi du premier coup, en une minute, littéralement, car toute l'équipe craignait que la fille ne meure de froid. Je lui suis extrêmement reconnaissant et remercie tous ceux qui ont contribué à la création de cette photographie.
Quel matériel et, le cas échéant, quels outils et méthodes de création avez-vous utilisés pour cette prise de vue ? Comment avez-vous réalisé le traitement de l'image ?
En 2011, j'étais très investi dans la photographie, je disposais déjà d'un appareil plein format. Malheureusement, à cette époque, je n'avais pas l'objectif adapté pour la prise de vue. J'ai donc dû utiliser un petit objectif grand angle, qui a fait apparaître des contours sombres sur l'image mais a produit l'effet nécessaire et m'a permis d'élever la hauteur de la prise. Je suis monté sur la balustrade du porche pour être 1,50 mètre plus haut que les autres. Grâce au grand angle, j'ai pu les éloigner davantage les uns des autres. Pour un meilleur résultat, j'ai fixé l'appareil photo sur un trépied et paramétré un long temps de pose afin que l'appareil prenne la photo de façon autonome, puis j'ai levé le trépied encore plus haut, juste au-dessus de l'héroïne.
J'ai retouché l'image sous Photoshop®. J'ai dû jouer avec les couleurs pendant longtemps pour trouver le niveau de contraste parfait et donner un aspect un peu magique au cliché.
Pour terminer, que recommandez-vous à nos collaborateurs et aux participants du concours ?
Emportez votre appareil photo partout avec vous. J'ai commis l'erreur une fois de transporter un gros appareil pendant une balade. Au bout d'un certain temps, j'ai réalisé à quel point c'était fastidieux de porter tous ces kilos dans un sac, si bien que j'ai commencé à prendre moins de photos. Aujourd'hui, comme j'ai mis tout cet équipement encombrant de côté, je me suis remis à photographier plus souvent.
Continuez aussi à participer à des concours, peu importe vos résultats. Ce n'est pas la première année que j'envoie des clichés à l'entreprise. J'ai déjà remporté plusieurs prix, à l'époque où ils offraient des abonnements et des livres. J'étais très enthousiaste au vu de la qualité des nouvelles récompenses, je me suis réinscrit et j'ai de nouveau gagné. N'abandonnez jamais. Le sujet pourra très bien être votre thème de prédilection, vous réaliserez votre meilleur cliché et décrocherez la première place !
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