Partager la publication "ChangHong UHD55B6000IS : que vaut vraiment la 4k à moins de 1 500 euros ?"
Le ChangHong UHD55B6000IS est tout bonnement le téléviseur ultra-HD / 4k le moins cher du marché, avec 1 500 euros officiellement… et déjà moins de 1 000 euros sur le web ? Mais que vaut vraiment un téléviseur 4k à si petit prix ?
Le ChangHong UHD55B6000IS est donc l’écran 4k abordable que tout le monde attend. Rendez-vous compte : 1 500 euros le 55 pouces ultra-HD, on aura bien du mal à trouver meilleure affaire, du moins sur le papier. Car sur les forums d’utilisateurs, les avis sont tranchés, comme souvent sur ce genre d’affaire. On trouve d’un côté ceux qui se moquent des gens qui ont acheté un téléviseur 4k à 6 000 euros alors qu’on trouve pareil pour le quart du prix. Et de l’autre, on trouve ceux qui se moquent des gens qui ont acheté ce « 4k de pauvre » sans rien comprendre au fait que la résolution ne fait pas tout. Bref, vous l’aurez compris, sur les internets, on se moque de tout le monde… de base…
Design et finitionBon alors évidemment, à ce niveau de prix, on n’est ni chez Panasonic, ni chez Sony. Pour autant, l’appareil n’est pas déplaisant.
On apprécie les bords fins, le cadre en plexiglas fumé et surtout, le pied en quatre barre de métal, que l’on pourra retrouver chez certains Sony datés de 2012. Mais ça reste une solution élégante, quoi qu’un peu complexe à monter. Le logo Changhong est encore placé sur le côté de l’écran. C’est discret, pour ceux qui n’assument pas leurs choix de consommations, à tort, car il n’y a aucune honte à avoir une télé Changhong, comme on le verra plus loin.
ErgonomieSi le design est plutôt sympa, l’ergonomie fait dans le sommaire. Il faut composer avec plusieurs erreurs de traduction qui font toujours un peu sourire. Par exemple, pour la température des couleurs, on a droit à : chaud, froid… ou froide. On pense que c’est une traduction de « coldest ». Idem de côté son où la traduction façon Google Translate donne à l’OSD des accents de jusqu’auboutiste linguistique Québécois. Ainsi, le son surround a été traduit par son « entouré ».
C’est dommage parce que ce sont autant de détails qui ne font pas très sérieux, alors que pourtant, la base technologique est bien là. Allez monsieur Changhong, un petit effort, que diable ! En attendant, si cela vous gêne, passez l’OSD en anglais et là, plus de souci.
La télécommande livrée n’est pas fantastique mais elle fait bien son boulot, sans plus.
Equipement
L’équipement est assez sommaire mais on trouve ce qu’on veut. La partie TV connectée est de la partie, en Wifi ou en filaire. La section TV connectée est simple, mais efficace. On déplorera une interface pas du tout « 4k », qui donne l’impression d’être devant un jeu Playschool. On a droit à deux prises USB. Si les formats courants sont bien reconnus, en revanche, nos MP4 en ultra-HD ne sont pas passés. Il vous faudra donc un PC pour afficher des contenus en très haute résolution s’ils sont d’une source informatique.
Le nombre de prises HDMI est revu à la baisse avec deux seulement : une box et une console de jeu et c’est fini. Si vous avez un PC, dommage.
ChangHong UHD55B6000IS : une consommation modéréeLa consommation du ChangHong UHD55B6000IS est très correcte avec 170W à la mesure. La consommation reste étonnamment constante quelque soit la luminosité choisie.
Pour ne pas vous le cacher, on nous avait dit le plus grand mal du ChangHong UHD55B6000IS avant essai. Ça ricanait assez fort, virtuellement certes, la plupart du temps, mais tout de même. Il faut bien dire hélas que le constructeur aurait pu faire un effort, notamment sur la colorimétrie en sortie du carton. En effet, c’est quand même assez dramatique.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE
Le contraste n’est pas mauvais, surtout pour un téléviseur à ce prix. Certains ricaneront à nouveau devant les performances de ce « nouvel arrivant »… on leur rappellera gentiment qu’un Philips 60PFL8708 à 3 000 euros fait à peine 900 :1 de contraste.
La dalle est du genre semi-matte, on se voit bien dedans, mais c’est quand même acceptable de nuit. Ici, il y avait beaucoup de lumière sur la photo. :
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il va au-delà du standard dans toutes les couleurs primaires sans pour autant exagérer, c’est plutôt une bonne chose donc.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Uniformité spatialeNous avons mesuré l’uniformité de cet écran:
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le ChangHong UHD55B6000IS offre une uniformité très moyenne, avec beaucoup de clouding tout de même. On verra plus loin comment limiter la casse, mais tout de même, il y a des tâches noires assez visibles au bas de la dalle et les angles de vision étroits n’arrangent rien.Le ChangHong UHD55B6000IS offre une réactivité moyenne. Ce n’est pas la honte absolue, on retrouve des valeurs bien meilleures que sur le Toshiba 65L9363 par exemple. En 4k pour le jeu, notre référence reste toujours le Panasonic T600E.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.
Qualité vidéoC’est là que c’est le plus délicat. Une fois qu’on a ce téléviseur dans le salon, qu’en faire ? Changhong nous a livré un vrai générateur de contenu 4k, avec pas mal de démo vraiment impressionnantes. En un mot, ça claque. L’image est très belle, bien détaillées, avec des couleurs très vives… mais voilà, c’est un contenu de démo. On aurait bien aimé essayer nos films, mais ni le port USB du téléviseur, ni celui du boîtier générateur de contenu n’en ont voulu. Et en Full-HD alors ? On s’attendait à un écran à la ramasse absolue… et bien il n’en est rien. L’image est assez correcte pour tout dire. Il faut prendre quelques précautions de réglages. Déjà, compte tenu des soucis de rétro-éclairage, il faut abaisser le plus possible le curseur de luminosité avant d’effectuer ses réglages. Ça dépend de l’ensoleillement de votre pièce évidemment. Ensuite, il faut choisir d’activer, ou pas, la compensation de mouvement. Bonne nouvelle, elle n’introduit pas trop d’effet caméscope, par contre, elle perd un peu les pédales au changement de scène sur les Blu-rays. Sur les contenus qui ne sont pas en 24p, alors là, on vous conseille de ne pas l’activer car la compensation décroche beaucoup trop. Dans tous les cas, l’image est plus bruitée que sur un écran Full-HD… et de façon assez étrange, on doit choisir entre la compensation de mouvement ou le filtrage du bruit, le CPU n’a pas l’air de pouvoir faire les deux… ça fait désordre. Reste une image qui reste perfectible en termes de mise à l’échelle mais qui n’est pas désagréable. D’ailleurs à ce propos, un nouveau firmware semble être disponible depuis peu sur le site du constructeur et les divers utilisateurs rapportent que ça améliore pas mal les choses. Si vous êtes possesseur du téléviseur en question, ça vaut peut-être le coup d’y jeter un œil.
En revanche, faites une croix sur les DVD en définition standard, c’est moche… comme sur toutes les télé 4k du marché d’ailleurs, Changhong ne fait pas exception.
Jeu vidéoC’est jouable, sans plus. Sur PC, on notera une certaine lourdeur de la souris, même quand la compensation de mouvement est sur off, ce qui témoigne, pour une fois, d’un retard à l’affichage assez conséquent. La réactivité est cela dit plutôt moyenne et finalement ça passera pour le jeu occasionnel.
3DLa 3D active (deux lunettes fournies) est très correcte. Il n’y a pas grand-chose à dire là-dessus. C’est stable, avec peu de crosstalk.
Mode PCOn peut monter en 4k à 24Hz en HDMI. C’est sans doute un peu limite pour jouer mais comme les prises HDMI sont en 1.4a et pas en 2.0, on ne pourra pas monter à 60Hz en 4k. C’est dommage. Sans quoi pas de souci particulier. Certains ont noté toutefois sur les forums des problèmes d’adaptation en passant par un convertisseur display Port / HDMI.
Qualité sonoreSur le papier, la section audio est rachitique. Mais en fait, c’est plutôt pas mal. On vous conseille d’activer le mode surround, il offre un peu de profondeur et la puissance disponible est largement suffisante pour apprécier une série dans de bonnes conditions. C’est une bonne surprise.
ChangHong UHD55B6000IS : pour amateur avertiLe ChangHong UHD55B6000IS n’est pas un mauvais téléviseur, comme on a pu le voir ici. Le rendu en 4k est séduisant et le full-HD est moins catastrophique que prévu. L’appareil est donc plutôt un pari sur l’avenir, attendu que vous acceptiez de vivre avec un écran 24Hz. Si ChangHong sort une mise à jour vers le 2.0, pourquoi pas. C’est possible de le faire en firmware, Sony l’a fait. On a aimé la finesse du rendu en 4k, le look, et le prix… on n’a pas aimé du tout la calibration par défaut, le clouding et les angles de vision… on dira donc que c’est un premier jet, et on attend la suite avec impatience. On est donc plutôt en face d’un écran qui séduira avant tout les bricoleurs. Si vous avez un PC et une sonde de calibration, vous pouvez sans doute rectifier le tir, même si les réglages disponibles ne sont pas légions. Mais pour monsieur tout le monde, on ne va pas se le cacher, si vous avez un budget de 1 500 euros, il y a largement mieux ailleurs en Full-HD, puisque pour l’instant, il n’y a de toute façon pas de contenu en 4k…